ISO 22163 : une norme pour la qualité et la sécurité dans la filière ferroviaire

Le secteur ferroviaire est exigeant. Chaque erreur peut avoir des conséquences majeures. Dans ce contexte, la maîtrise de la qualité n’est pas un atout : c’est un devoir.

La norme ISO 22163 fixe un cadre clair. Elle structure les pratiques qualité dans l’industrie ferroviaire. Elle s’appuie sur l’ISO 9001, mais va plus loin. Elle répond aux besoins spécifiques du secteur. Elle s’impose désormais comme une référence.

1. ISO 22163 : Une norme développée pour le ferroviaire

L’ISO 22163 est née de l’initiative de l’UNIFE (Union of European Railway Industries). Elle repose sur l’ancien référentiel IRIS (International Railway Industry Standard).

Elle reprend les exigences de l’ISO 9001:2015. Elle ajoute des critères spécifiques à la sécurité ferroviaire. Elle intègre les notions RAMS : Reliability, Availability, Maintainability, Safety ou fiabilité, disponibilité, maintenabilité et sécurité (source : UNIFE, www.unife.org).

2. ISO 22163, quels sont les enjeux  ?

a. La sécurité en priorité

Le ferroviaire ne tolère pas les défaillances. L’ISO 22163 impose une analyse des risques. Elle formalise les actions correctives. Elle cadre la validation des processus critiques. Elle renforce la fiabilité des composants et des systèmes.

b. Une chaîne d’approvisionnement complexe

La fabrication d’un train mobilise des centaines de fournisseurs. L’ISO 22163 impose des exigences claires pour la gestion de ces fournisseurs : sélection, évaluation, suivi (source : ISO 22163:2017, clause 8.4).

c. Un enjeu d’interopérabilité

Le matériel ferroviaire circule entre plusieurs pays. Il doit respecter des normes communes. L’ISO 22163 favorise la standardisation des pratiques. Elle facilite la coopération entre acteurs internationaux.

d. Un critère d’accès au marché

De nombreux appels d’offres exigent la certification ISO 22163. Sans elle, certaines opportunités restent inaccessibles. Avec elle, les entreprises renforcent leur crédibilité et leur développement.

e. Une culture d’amélioration continue

La norme impose des indicateurs. Elle structure les revues de direction. Elle encourage les actions d’amélioration. Elle permet de gagner en efficacité.

3. Les étapes d’une mise en œuvre réussie

a. Évaluer l’existant

Commencer par un état des lieux. Il identifie les écarts entre les pratiques actuelles et les exigences de la norme.

b. Définir un plan de projet

Fixer un calendrier. Mobiliser une équipe. Nommer un pilote. Identifier les processus critiques. Affecter les ressources nécessaires.

c. Former et sensibiliser

Chaque salarié doit connaître les enjeux. Chacun doit comprendre son rôle dans le système qualité. La formation et la sensibilisation sont des leviers essentiels. Si l’erreur est bien humaine, l’organisation et les processus sont là pour l’éviter.

d. Construire le système documentaire

La norme demande une politique qualité. Elle impose des procédures, instructions, enregistrements. Ces documents doivent être utiles et non bureaucratiques. Le travail réel guide le prescrit.

e. Déployer les processus

Les bonnes pratiques doivent être appliquées au quotidien. Elles doivent vivre sur le terrain, être encouragées dans un objectif de capitalisation.

f. Réaliser des audits internes

Les audits détectent les points faibles. Ils doivent être rigoureux, factuels, documentés. Ils préparent à l’audit externe et surtout contribuent à la performance du système de management.

g. Organiser une revue de direction

La direction valide les résultats. Elle ajuste les priorités. Elle démontre son engagement par une remise en cause permanente au regard des faits et des données analysés.

h. Se faire certifier

Un organisme accrédité réalise l’audit. Il vérifie la conformité aux exigences de la norme. La certification est délivrée si tous les critères sont remplis (source : IRIS Certification, www.iris-rail.org). La crédibilité du système est renforcée par une reconnaissance externe indépendante.

4. Les erreurs à éviter

  • Ne pas impliquer la direction. Sans leadership, le projet échoue.

  • Créer un système trop lourd. L’important, c’est l’efficacité, pas la paperasse.

  • Négliger le personnel. Sans formation, il n’y a pas d’adhésion.

  • Sous-estimer les ressources. Il faut du temps, du budget, des compétences.

  • Copier un système existant. Le ferroviaire a ses spécificités. Chaque organisation est unique.

  • Oublier l’amélioration continue. La norme n’est pas figée, elle évolue.

5. Nos recommandations pour réussir

  • Impliquer la direction dès le départ avec des objectifs en lien avec la stratégie de l’entreprise

  • Adopter une approche progressive.

  • Former tous les niveaux de l’entreprise.

  • Focaliser sur les processus clés.

  • Mesurer l’efficacité en continu.

  • Utiliser les audits comme outils d’amélioration.

  • Choisir un organisme de certification reconnu dans le secteur.

6. État des lieux de la certification ISO 22163

Selon les données de l’UNIFE :

  • En 2018, plus de 2 000 sites étaient certifiés dans le monde.

  • L’Europe représentait plus de 50 % des certifications.

  • En France, plusieurs centaines d’entreprises sont certifiées, selon les bases IRIS Certification® (consultables sur https://www.iris-rail.org).

En conclusion

L’ISO 22163 est aujourd’hui la norme de référence  pour les entreprises du ferroviaire. Elle structure les pratiques. Elle réduit les risques. Elle améliore la performance.

Elle ouvre l’accès à de nouveaux marchés. Elle crédibilise les acteurs. Elle garantit la fiabilité des équipements et la sécurité des passagers.

La certification est exigeante. Mais ses bénéfices sont durables. En la mettant en œuvre avec rigueur, les entreprises se dotent d’un outil de compétitivité puissant.

Sources vérifiables